20/06/2022

Quid des femmes du psychédélisme ?


Le psyché ne fit clairement pas exception dans la domination des musiques rock et folk par des musiciens masculins, reléguant leurs homologues féminines au rôle quasi exclusif de chanteuses. 

Dans The Sex Revolts: Gender, Rebellion and Rock'N'Roll (1996), Simon Reynolds et Joy Press expliquent, qu'à l'instar de ses ancêtres, romantisme et dada, le psychédélisme se méfiait de la logique masculine et proposait de cultiver la réceptivité et le flux 'féminins'.

Or les représentations idéalisées de la femme et de la féminité de la contre-culture sixties se manifestèrent régulièrement sous deux formes : un mysticisme cosmique et/ou océanique, ou une vénération de Mère Nature. Soit une conception ne s'éloignant pas trop des stéréotypes sexistes constituant le genre féminin : émotion, vulnérabilité, attention et maternité.

Les interprètes cultivèrent alors plusieurs archétypes de chanteuses hippies, articulés autour de deux axes originaux : 
  • la révolte sexuelle et émotionnelle, à la recherche d'une force sauvage féminine différente mais équivalente à la masculine
  • le jugement sévère tantôt froid tantôt matriarcal des mauvaises manières des hommes
En voici quelques exemples :










Et voici un des premiers groupes de rock exclusivement féminins, qui contrairement aux formations mixtes ci-dessus, n'eut aucun contrat discographique à l'époque.

Sources :

Simon Reynolds & Joy Press, The Sex Revolts: Gender, Rebellion and Rock'N'Roll (1996)
Zones subversives, Culture rock et domination de genre (2021)